Église d'Avoine


Présentation de l'église

Avoine est à cheval sur le massif granitique de Montreuil-au-Houlme et la plaine calcaire  du Bassin Parisien.

Avoine fut un prieuré-cure de l'abbaye prémontrée St-Jean-de-Falaise , de 1231 jusqu'à la Révolution ; cela explique la richesse du mobilier.

En 1970, la paroisse fut rattachée définitivement à celle de Boucé.

En 1973, la commune vend le presbytère, situé à l'Ouest de l'église, pour entreprendre la restauration de celle-ci.

 

EXTÉRIEUR

 

L'église présente un long toit en bâtière couvrant tout le volume intérieur, sans différenciation entre nef et chœur avec une tour clocher latérale.

Au Nord, le porche, appelé "chapitrel" , protège un  portail roman du XII : sur l'archivolte, une tête au modelé peu accentué accueillait les fidèles. Les chapiteaux cubiques sont à godrons concaves formant éventail, les colonnettes sont en délit, c'est-à-dire que la pierre est dressée à la verticale, par rapport à sa position dans la carrière. Plus loin le mur gouttereau présente une saillie, couverte par une avancée du toit : elle correspond à une niche intérieure à la jonction de la nef et du chœur. Elle a son pendant au Sud.

 

La tour hors-oeuvre  est massive, avec un soubassement à empattement en granit. Sa face Est présente une bretèche aménagée à l'emplacement d'une ancienne grande baie rectangulaire murée. Sa fonction est sans doute liée avec l'âtre qui se trouve à l'intérieur. Le côté Sud, est percé d'une baie gothique à deux lancettes dont les deux trilobes sont taillés dans un linteau calcaire monolithe ; un piédroit et le meneau ont été restaurés.

 

Le pignon Ouest a été remonté plus tard           

 

INTÉRIEUR

 

Les vitraux

Un ensemble de vitraux sortis de l'atelier Bazire d'Argentan, éclaire la nef et le chœur ; ils ont été fabriqués entre 1894 et 1898.

Le Baptême de Clovis,  dans un décor architecturé de style Renaissance. Les verres ne sont pas teintés dans la masse mais peints : le réseau de plomb met en relief certains contours, mais n'a pas pour fonction de changer de couleur de verre par ex. le buste de Clovis et la chape de st Rémy sur le même morceau de verre. En bas à droite le vitrail a été réparé avec des plombs de casse. Les autres vitraux de la nef sont en grisaille, non historiés. Celui du Nord porte la signature de "Bazire à Argentan 1895". Les six premiers bancs de chaque côté sont des bancs à fuseaux anciens (du XIXème s.).

 

La chapelle des Fonts

C'est la base de la tour gothique qui s'ouvre dans la nef par un grand arc en tiers point. La clef, asymétrique est décorée, sur l'intrados, d'un motif en relief illisible.

La voûte d'ogive quadripartite est arrêtée par une clé de voûte plate polychromée portant la date de 1625. Au fond, la baie gothique, restaurée, a été fermé par un vitrail abstrait réalisé par le maître verrier Paul Bony; le verre antique, bullé, est teinté dans la masse. Un ancien âtre, avec son manteau et ses piédroits atteste que le lieu pouvait être chauffé, sans doute à l'époque où il a été aménagé comme chapelle seigneuriale. Deux gros blocs de calcaire, cimentés ensemble en forme de sablier, constituent les fonts baptismaux. Une dalle funéraire seigneuriale, placée à l'origine  dans le sol du chœur : XVIIIème siècle, en ardoise.

 

Le choeur

Il est marqué à l'entrée par deux niches faisant office de chapelles  latérales, aux drapés et couleurs flamboyantes du XVIIème siècle.

Au Nord, la chapelle abrite une Vierge à l'Enfant, du XVème siècle. (Classé I.S.)

Au Sud, on vénérait la statue de Saint Barthélémy, protecteur des enfants, tenant dans sa main droite un grand couteau avec lequel il a été écorché lors de son martyr. (classé I.S.)

 

Les stalles

Sur les seize stalles douze sont du XIXème siècle ; elles n'ont pas d'assises relevables.

Quatre sont plus anciennes, peut-être du XVIIème siècle et classée à l'I.S. Les assises sont relevables équipées de miséricordes sculptées :

 

a. Sainte Barbe avec sa palme et sa tour

b. Tête feuillagée

c. Femme à l'épaule dénudée et nombril en évidence

d. Animal mi-chèvre-cheval-oiseau sur des rochers.

 

Les 6 accotoirs aussi sont sculptés :

 

a. Dragon ailé

b. Chasseur de serpents

c. Religieuse lisant

d. Dragon feuillagé

f. Moine assis tenant son genou (douloureux ?)

e. Griffon

 

LE RETABLE

Il est en bois, estimé du début de la fin du XVIIIème siècle ou début du XIXème. La toile, du XVIIème siècle, achetée en 1980, remplace une niche ; les statues de Saint Aignan, titulaire de l'église et de st Sébastien ont vu leur niche condamnée par des planches. Les colonnes corinthiennes portent des anges, provenant du château d'Avoine.

 

LE CIMETIÈRE

Subsiste Une croix hosannière à angles chanfreinés du XVIIème siècle.

Les angles des chapelles latérales sont des lieux privilégiés, occupés par des concessions plus grandes, fermées par des grilles.

 

A  VOIR AUSSI

Le château d'Avoine construit en  1600 par Jacques Gabriel, pour la famille Droulin, incendié en partie en 1820. Restent deux ailes et le corps de ferme.