Les Chantres du Houlme


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Les chants de Noël

Les origines : la chorale d'Habloville

Cette chorale a été fondée dans les années soixante par l'Abbé Leclerc, curé d' Habloville et de Ri. Son répertoire était le répertoire traditionnel de l’Église : chant grégorien et polyphonies classiques. Parmis les jeunes filles du village qui en faisaient partie, se trouvait Marie-Claire Lasnes , belle voix qui chantait aussi avec la Schola de l'Orne. Elle a attiré à Habloville des choristes devenus célèbres par la suite : Christophe Coin, violoncelliste mondialement connu, Dominique Visse, devenu une référence pour le chant Renaissance et Baroque, Antoine Sicot, chanteur professionnel dans l'ensemble Organum, et d'autres encore, dont Marie-Hélène Chesneau , membre de la Chapelle Royale, qui font que la Chorale d' Habloville était devenue une pépinière de chanteurs.

 

Les relations de plus en plus difficiles avec la paroisse – le style de la chorale est jugé trop élitiste – annoncent le commencement de la fin ; le report de la messe dominicale, qui est avancée au samedi soir ne convient pas à la plupart des choristes, pour des raisons pratiques ou de principe et peu à peu on assiste à une désaffection de la messe. Pendant plusieurs années, seuls deux ou trois chanteurs maintiennent la tradition contre vents et marées. Peu à peu les messes à Habloville se font rares et et se déroulent sans chorale.

Les Chantres du Houlme

En 2016 un petit groupe de chanteurs essaie de reprendre le flambeau en chantant les messes mensuelles, le samedi , à l'église d'Habloville. Pour marquer la rupture avec le genre "chorale", ce petit chœur prend le nom de Chantres du Houlme.

 

L'objectif est de sauvegarder ce patrimoine chanté de l’Église, en alliant démarche culturelle et démarche cultuelle. Ces chants sont aujourd'hui le plus souvent exécutés lors de concerts laïques ; le fait de les donner en situation, au cours d'une liturgie, les replace dans leur environnement d'origine, et accentue leur dimension spirituelle.

 

Le père Alexis de Brébisson soutient la démarche et avec son accord, le groupe intervient aussi dans d'autres églises des deux paroisses du val d'Orne.

 

Le répertoire est constitué de chant grégorien, qui contrairement à la pratique de la Chorale d'Habloville, est revisité, restitué selon les neumes des manuscrits du Xème et XIème siècle, ou selon la pratique byzantine. Chaque liturgie comporte ainsi plusieurs pièces (introït, alleluia, communion, psalmodie...) en plus de l'ordinaire (Kyrie, Gloria, Sanctus, Agnus) . Celui-ci peut aussi être chanté en « faux-bourdon », style polyphonique des cathédrales depuis le XVème siècle.

 

Le trésor de partitions de l'ancienne Chorale d'Habloville, qui n'est pas encore entièrement accessible à ce jour, permet aussi un large choix de polyphonies à quatre voix, du XVIè au XXè siècle : on entendra des textes en latin, en français ancien et actuel, en allemand, en anglais éventuellement.

 

Les chants en latins peuvent être approchés de diverses manières, selon Jean-Yves Hameline, liturgiste et musicologue de renom : soit on connaît le latin et on a un accès direct au texte sacré ; soit on suit les traductions sur un livre ou une feuille de messe ; soit on se laisse simplement porter par le chant, les voix et l’acoustique.

 

Les chantres essaient de se réapproprier ce répertoire grégorien et polyphonique, et de le compléter par des pièces nouvelles. Ainsi une nouveauté spécifique : pour le chant de communion ou le psaume-graduel après la première lecture, une antienne grégorienne est accompagnée d'une psalmodie en français, à une ou plusieurs voix. Ou encore, la psalmodie grégorienne se fait sur les paroles françaises des psaumes.

 

Les fidèles sont invités à chanter avec les chantres pour l'ordinaire de la messe, l’alléluia, ainsi que toutes les acclamations et réponses liturgiques. Pour cela, une feuille de messe est à leur disposition : ils y trouvent tous les paroles de tous les chants, avec éventuellement leur traduction, et souvent une portée musicale simple, leur permettant de chanter la mélodie, pour ceux qui le désirent.

Chantres ou chanteurs ?

« Le mot chantre vient du latin cantare, chanter, ce qui a donné « cantor » forme latine de chantre. Du point de vue étymologique, un chantre est donc un « chanteur ». Dans un lieu de culte catholique, le rôle des chantres a longtemps été considéré comme nécessaire pour faire entendre la parole divine, texte et musique étant liés, selon une tradition qui remonte à l'Antiquité. II y eut, dans l'Église primitive, des chantres, dits psalmistes, qui feront partie plus tard de la "scola cantorum", sans doute créée par Grégoire le Grand (+604). » [Wikipedia]

 

Le chantre peut faire chanter la foule, mais il donne avant tout à entendre des pièces plus difficiles, destinées à amener les fidèles à un état spirituel intérieur en fusion avec la communauté et la liturgie.

 

« [Les chantres pratiquent l'art de la psalmodie] au moyen duquel ils peuvent communiquer l'ardeur de leurs affections, il est raisonnable qu'ils tirent du dedans de leur âme au dehors ce qu'ils y ont, et qu'ils en fassent voir le fond et passer en autruy ce qui est en eux. » — cité par Migne

 

« Le chantre tel que le présente Amalaire de Metz (775-850) prend place dans la lignée des prophètes. Il remue et laboure les coeurs pour les inciter à faire le bien, améliorant le vivre-ensemble.

 

Le chant touche l’écoutant au plus intime, déchire les protections, met à nu une zone sensible d’où s’éveille l’amour du prochain. » (CJ Demolliere)

 

Le chant, c'est le souffle, émanation primordiale du corps humain, donnée en offrande à Dieu : l'accompagnement musical n'est pas de mise et encore moins l'utilisation de hauts parleurs (ne parlons pas d'enregistrements sonores) : le son brut, naturel, avec des voix bien timbrées pouvant remplir l’acoustique est la marque du chantre jusqu'au XIXème et XXème siècle, jusqu'à l'apparition des chorales au début du XXème siècle.

 

La scola des chantres est un « syndicat de solistes » disait Dom Cardine, le rénovateur du chant grégorien après 1945. Tout le monde ne chante pas tout et le style de chant est le chant traditionnel, dit « chant long » (Dominique Vellard), pratiqué par toutes les civilisations du monde, dans lequel on trouve des cordes de récitations, ornées de décorations virevoltantes, de coups de glotte, de tremblements et vibrations et de bourdons.

Historique des concerts



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